Les clés pour des relations sociales harmonieuses demeurent dans la communication non violente. Colères, disputes, propos agressifs et montées dans les tours… Tu as probablement déjà connu une situation dans laquelle la communication s’est mal passée. Lors d’une altercation, il est souvent difficile de communiquer efficacement. Tu as naturellement l’impression que le problème ne vient pas de toi et il en va de même pour ton interlocuteur. De fil en aiguille, la conversation peut générer des propos blessants et placer les deux personnes sur la défensive.
Définition de la communication non violente
Les principes de la communication non violente ont pour objectif de te permettre d’exprimer tes besoins sans rentrer dans le jugement ou manquer de respect. Elle consiste à construire une démarche bienveillante en jouant sur l’empathie. En les appliquant, tu réussiras à entretenir des relations plus harmonieuses tout en étant capable d’exprimer tes besoins et tes limites.
Attention la communication non violente n’a pas pour objectif de supprimer les conflits et les oppositions. Ceux-ci sont nécessaires pour faire vivre la diversité des opinions ! Elle propose une méthode pour communiquer dans le respect de tous, même (et surtout) en cas de conflits.
Les 4 principes de la communication non violente
Observations, émotions, besoins et demande : voilà les 4 étapes d’une communication non violente réussie.
1. Observation
Commence par présenter les faits sur lesquels tu souhaites échanger, avec la plus grande neutralité. Présente uniquement les faits que tu veux aborder sans porter de jugement, sans rajouter d’autres informations subjectives. Tu lances ainsi la conversation sur des bases saines, qu’aucun d’entre vous ne pourra nier.
2. Émotions
Exprime ensuite ce que l’observation t’a fait ressentir. Il est important de bien parler à la première personne du singulier ici : “je”. Tu exposes la façon dont tu as réagi et tes émotions, sans jugement sur les éventuelles émotions ou intentions de l’autre. À ce stade l’objectif est de faire comprendre à ton interlocuteur la cause du problème, d’une façon qu’il ne pourra pas nier et qui ne le blessera pas. Pour ce faire, tu prendras soin de souligner le caractère personnel de tes émotions, dont tu es le seul responsable.
3. Besoin
Il s’agit probablement de l’étape la plus délicate. Si une situation t’a causé des émotions négatives, c’est qu’elle va à l’encontre de certains de tes besoins essentiels (besoin de sécurité, besoin de se sentir aimé…). Identifie les causes qui t’ont amené à éprouver ces émotions, puis exprime le besoin qui en découle. Cela permettra de bien faire comprendre à ton interlocuteur ce qu’il doit faire ou éviter afin de garder une relation sereine.
Le besoin n’est pas toujours facile à déterminer et peut se trouver dans des aspirations profondes ; des motivations personnelles ; des problèmes de longue date, etc. Trouve quel est ton besoin, et exprime-le.
4. Demande
Pour terminer, formule ta demande sous un format bienveillant et ouvert. C’est le moment où tu proposes à ton interlocuteur de réaliser des actions pour corriger la situation et où tu échanges avec lui sur le sujet. Il s’agit bien de demandes, et non pas d’exigences. Il est important à ce stade de garder l’esprit ouvert à ses retours ; de rester à l’écoute et de t’efforcer de trouver des solutions avec lui. La conversation se poursuit alors dans un cycle Observations-Émotions-Besoins-Demandes.
Un exemple de communication non violente
Rien de vaut un exemple pour illustrer les quatre principes que nous venons de voir. Nous allons pour cela prendre une situation un peu clichée, mais qui aura le mérite de parler à tous. Dans un couple, l’un des partenaires rentre tard à répétition, ce qui agace l’autre. Il est temps, après plusieurs semaines, de désamorcer le conflit :
1. Observations
“Camille, cela fait plus de 3 semaines que tu rentres après 21h tous les soirs en semaine”.
Pas de jugement, on présente les faits de façon objective.
2. Émotions
“Non seulement cela m’inquiète que tu rentres aussi tard, mais en plus cela me donne l’impression que tu me caches quelque chose. Une relation cachée, des problèmes de travail, une dépression… Ça m’inquiète encore plus”.
Remarque ici que tout est exprimé à la première personne et qu’aucun jugement n’est fait ! On exprime que la situation nous donne une impression, sans préjuger de son bien-fondé ou non.
3. Besoin
“Tu me manques et j’ai besoin de passer plus de temps avec toi car je traverse une période difficile au travail. J’ai aussi besoin d’avoir plus de transparence entre nous pour me sentir à l’aise dans notre relation”.
Une fois le besoin exprimé, ton interlocuteur comprendra mieux ta réaction.
4. Demande
“Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi tu rentres si tard et est-ce qu’on peut prévoir ensemble des jours où tu rentreras plus tôt ?”.
À ce stade, ton interlocuteur ne peut pas nier les propos que tu as tenus. Tu n’as fait que décrire la situation et exprimer ton propre ressenti. La conversation doit alors se tourner vers ses ressentis à lui et ses propres besoins afin de trouver un compromis. Pour que le tout fonctionne, il est donc nécessaire que les deux interlocuteurs soient dans une démarche bienveillante et à l’écoute.
Exemple contradictoire à la communication non violente
Pour bien démarquer les bienfaits de la démarche, on peut donner un exemple à ne pas reproduire dans la même situation mais qui pourrait facilement venir à l’esprit. D’ailleurs, il vient facilement à celui des scénaristes hollywoodiens :
“Camille depuis plusieurs semaines tu rentres tard ! Je ne sais pas ce que tu magouilles, si tu vois quelqu’un d’autre ou si tu me caches [“encore” peut se placer ici en bonus] des problèmes, mais je veux que ça change !”
Pourquoi cette formulation pose problème ?
- Tu émets des jugements sur les intentions de l’autre, ici sur des mauvaises intentions qu’il pourrait avoir. Quand bien même elles seraient avérées, elles placeront l’interlocuteur sur la défensive et peuvent être niées, ce qui discrédite ta demande.
- Ta demande ne formule pas clairement ton besoin. Tu risques donc d’avoir du mal à trouver un compromis entre vous car les besoins respectifs ne sont que mutuellement devinés.
- Tu exiges, au lieu de demander et de chercher une solution à deux.
La communication non-violente, sans être une recette miracle, te permettra de mieux communiquer avec ton entourage. En prime, elle t’aidera à mieux avancer dans l’accomplissement du deuxième principe éthique de la permaculture : prendre soin de l’Homme.