« Les fautes des pères rejailliront sur les enfants jusqu’à la septième génération ! »
Bien comprendre ce principe, c’est déjà bien en comprendre le titre. Et c’est cet adage qui vient justement illustrer le principe n°4 de la permaculture : appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions.
Comprendre le titre du principe de conception n°4 : appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions
Qu’est-ce que la rétroaction ?
Pour cela, mettons-nous d’accord : une action s’applique toujours à un système et correspond à tout ce qui produit un effet sur ce système. Planter des tomates ou ramasser les oeufs d’une poule sont des actions qui augmentent ou diminuent la quantité de matière du système « jardin ». Observer son terrain, pour déterminer comment optimiser son espace, n’est donc pas une action car il n’y a pas d’effet produit sur le jardin.
Une rétroaction est une action dont les effets encouragent ou découragent cette action à se réaliser de nouveau. Par exemple, la menthe se développe en rhizomes. Ses racines courent sous la surface du sol et de temps en temps, une racine perce la surface et forme un nouveau pied de menthe. Planter un pied de menthe dans ton jardin encourage ton jardin à produire de plus en plus de pieds menthe, et ce, simplement à partir de l’action de départ. C’est une rétroaction positive : plus il y a de pieds de menthe, plus il y a de pieds de menthe.
Si l’effet décourage l’action de se réaliser de nouveau, on parle de rétroaction négative. Par exemple, l’absorption des nutriments par la menthe au fil du temps fait diminuer la quantité de ces nutriments dans le sol. Donc leur absorption devient plus compliquée et elle est ralentie. Plus il y a de pieds de menthe, plus ils absorbent de nutriments. C’est pourquoi leur quantité diminue, et donc moins il y a de pieds de menthe au final.
Qu’est-ce que l’autorégulation ?
L’auto-régulation apparaît lorsqu’il y a un équilibre entre les rétroactions positives et négatives. Par exemple, lorsque la régénération du sol est suffisante pour maintenir un nombre stable de pieds de menthe. C’est le « Saint-Graal » du permaculteur : cela signifie que le système s’entretien lui-même. Ainsi, son concepteur n’a qu’à venir récolter ce dont il a besoin de temps en temps. Il n’a pas besoin de mener de sévères et fatigantes actions correctives.
Si les rétroaction positives font croître le système, les négatives permettent de prévenir les pénuries en limitant la croissance du système au-delà de ce qu’il peut supporter. Il ne faut donc pas en avoir peur, elles sont nécessaires pour la survie du système et n’empêchent pas son évolution.
Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions au jardin
Le rôle du permaculteur est d’anticiper les rétroactions de sorte à en atténuer les effets non désirés. Par exemple, en prélevant régulièrement des pieds de menthe. Mais il doit garder à l’esprit que des aléas peuvent survenir et tout perturber. Il doit donc concevoir un système résilient, capable de s’adapter à de nouvelles conditions. Cela se fait souvent en implémentant des éléments autonomes et de la diversité dans le système. Il est illusoire de vouloir se prémunir de tous les imprévus ; mieux vaut prendre les dispositions nécessaires pour y faire face. C’est ce que permet la polyculture par exemple ! Si une année, un ravageur décime une variété de plantes, d’autres seront présentes et résisteront.
Voilà pour le 4ème principe de conception en permaculture : appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions.
Pour en apprendre davantage sur les autres principes de conception, tu peux aussi te rendre sur le site Permaculture Principles.